26

La fraîcheur de l’intérieur fut un soulagement après l’atmosphère humide du dehors. Ils descendirent les marches de pierre, Fairbank en tête, sa hache remise dans sa ceinture. L’air était fétide, il y avait une odeur de renfermé et les murs de béton étaient rugueux au toucher.

Fairbank s’arrêta.

— Il n’y a pas d’air ici. (Il fouilla dans ses poches et passa derrière lui deux petits tubes brillants.) J’ai trouvé ça hier. J’ai pensé que cela s’avérerait utile pour allumer un feu. (Il alluma le briquet jetable qu’il avait gardé pour lui. La flamme, bien que faible, était réconfortante.)

Culver passa le sien, par-dessus son épaule, à Ellison qui aidait les autres à monter.

— J’ai le mien, fit le technicien. Passez-le devant et donnez-moi plutôt ces petits briquets. (Il le tendit à Culver qui le fit passer.) Je l’ai trouvé hier, expliqua Ellison. La flamme est plus forte.

Ils poursuivirent leur marche. Fairbank sentait croître la chaleur de l’étui du briquet dans ses mains. Leurs pas résonnaient lourdement. La descente était longue et, inexplicablement, le malaise de Culver s’accroissait à chaque pas. Il se demandait si les autres éprouvaient le même sentiment. Juste au-dessous de lui, Kate glissa ses deux mains le long des parois, comme si elle craignait de trébucher et de tomber. Ses cheveux emmêlés paraissaient sombres à la faible lueur du briquet, sa chemise déchirée était encore couverte de poussière. Il lui pressa l’épaule et elle lui effleura brièvement la main sans même se retourner.

Fairbank finit par s’arrêter et ôta les toiles d’araignées.

— Il y a une grande salle, fit-il. (Ses paroles résonnèrent faiblement. Il agita la torche devant lui.) On dirait qu’elle est vide.

Ils se pressèrent autour de lui avant de se disperser pour couvrir un espace de lumière plus vaste avec leurs torches. D’autres salles partaient de la première. Ellison passa la tête sur le seuil de l’une d’entre elles.

— Rien, fit-il, déçu.

— Rien non plus ici, s’exclama Fairbank, à une autre porte.

— Elles sont toutes vides, fit Dealey, se dirigeant vers l’extrémité de la pièce. Ceci n’est qu’une partie du vieux système d’abri antiaérien. Comme vous le voyez, il n’a pas été utilisé depuis la dernière guerre. (Il s’approcha d’une ouverture et héla les autres.) Par ici !

Ils s’approchèrent aussitôt de lui. Il les guida à travers une sorte de labyrinthe avec des salles vides qui se ramifiaient. Il s’arrêta enfin à côté d’une porte carrée, encastrée dans le mur à un mètre du sol.

— Nous allons avoir besoin de votre hache pour la forcer, dit-il à Fairbank.

Le technicien glissa la pointe acérée de l’outil dans la fissure, près de la serrure. Il exerça une certaine pression et la porte s’ouvrit facilement. A l’intérieur, ils virent de grosses canalisations, certaines d’au moins trente centimètres de diamètre, et de lourds câbles. Le bourdonnement était plus intense et plus distinct que lorsqu’ils avaient collé l’oreille à la grille de l’extérieur.

— C’est l’entrée du personnel de maintenance, fit Dealey, en guise d’explication, quand il franchit le seuil.

L’étroit couloir avec son mur de canalisations et de câbles s’étendait dans les deux directions. Dealey les guida vers la droite.

— Êtes-vous sûr de la direction Dealey ? cria Ellison de l’arrière.

— Pas à cent pour cent, mais je crois que cette voie doit nous mener près du nouveau complexe. L’obscurité et l’exiguïté du couloir faisaient naître un sentiment de claustrophobie chez Kate. Dehors, elle s’était sentie en danger ; dedans, elle se sentait menacée. Elle se tenait près de Culver qui la précédait.

Dealey s’était de nouveau arrêté. Il s’était agenouillé et braquait la petite flamme sur la grille de soixante centimètres sur soixante ménagée dans le sol. Il passa ses doigts à travers le grillage et tira ; elle s’ouvrit comme une trappe. Des barreaux de métal permettaient de descendre.

— Ils doivent nous conduire au niveau de l’abri.

La faible lueur des minuscules flammes adoucissait les traits de Dealey, mais Culver eut l’impression qu’il paraissait bien dix années de plus que la première fois qu’il l’avait vu. Étrangement, c’était la première fois qu’il s’en rendait compte.

Culver passa devant Fairbank et s’accroupit de l’autre côté de l’entrée, en face de Dealey.

— A quelle profondeur est le puits ?

— Je ne sais pas. Nous ne devons pas en être loin.

— Est-ce sûr ?

Dealey lui lança un regard furieux.

— Je pense à la vermine, dit Culver.

Tous se raidirent dans le silence qui suivit.

— On ne peut pas le savoir, fit Dealey, au bout d’un moment. Mais avons-nous le choix ?

— Comme d’habitude, aucun.

Culver passa le premier. Il troqua son briquet dont la lueur était plus faible contre celui de Fairbank et grimaça en saisissant le métal brûlant. Il entama la descente, le long de l’échelle, le briquet entre le pouce et l’index, ses autres doigts accrochés au support vertical de telle sorte qu’aucune main n’était libre. Le puits circulaire était métallique. Le bourdonnement s’intensifiait au fur et à mesure qu’il descendait, tout en étant encore atténué. Il entendit les autres le suivre dans le puits. Une éternité s’écoula avant d’atteindre un autre couloir, cette fois plus grand que celui qu’il venait de laisser. Des canalisations et des câbles étaient accrochés au plafond. Il y avait de l’eau par terre.

Dealey le rejoignit, puis ce fut au tour de Fairbank, suivi de Kate. Ellison arriva essoufflé, il se tenait les côtes.

— Mon Dieu ! murmura-t-il en sentant ses pieds mouillés.

— Cet endroit a peut-être été aussi inondé, dit Fairbank.

— J’en doute, répliqua Dealey, touchant les murs. Ils ne sont pas humides. Très froids et sans doute détrempés, mais à cette température, ce n’est pas étonnant. Ils ne sont tout de même pas trempés. Je crois que l’eau par terre provient d’une infiltration, il n’y a pas de raison de s’inquiéter.

— Par les temps qui courent, quand un personnage officiel me dit de ne pas m’inquiéter, je m’inquiète, répliqua Fairbank.

Culver tendit sa lumière vers la gauche puis vers la droite.

— De quel côté ?

— Je crois que cela n’a guère d’importance. Ces couloirs de maintenance longent le quartier général ; ils font partie d’un système plus vaste qui protège l’abri principal. N’importe quelle voie doit nous mener vers un endroit utile.

— Alors, prenons à gauche.

Ils poursuivirent leur route au milieu des éclaboussements ; ils frissonnaient tous de froid. Le couloir comportait un ou deux virages, légèrement vers la droite, mais jamais à angle droit. Culver supposait qu’ils se dirigeaient toujours vers l’ouest, sans en être parfaitement sûr. Ils dépassèrent des échelles qui menaient à d’autres puits et, çà et là, d’énormes branchements dans lesquels fils et câbles disparaissaient avant d’émerger de l’autre côté. Les flammes de leurs briquets commençaient à faiblir.

Celle de Fairbank fut la première à s’éteindre. Il jeta le briquet qui fit un bruit sec en tombant dans l’eau.

Puis ce fut au tour de Dealey.

Très vite, ils se trouvèrent dans une obscurité presque totale, tâtonnant contre le mur pour se guider. L’idée de chercher leur chemin dans le noir les terrifiait. Culver perçut un bruit d’eau qui tombait goutte à goutte, mais la lumière n’était pas suffisante pour distinguer d’où il venait. Il le découvrit quand il sentit sous ses pieds un sol différent. Il s’accroupit.

— Il y a un fossé d’écoulement ici, dit-il en palpant le sol. (Des bouffées d’air froid jaillissaient entre les lattes.) On dirait qu’il est important.

— Il va nous mener aux égouts, fit Dealey. Comme il se trouve très près du fleuve, il doit y avoir une infiltration permanente dans les tunnels.

— Steve, avançons tant qu’il nous reste de la lumière, dit Kate d’un ton pressant.

Il se redressa et tous poursuivirent leur route.

Ellison avait les yeux rivés sur la flamme qui faiblissait. Il poussa un profond soupir de tristesse quand elle s’éteignit totalement. Un peu plus loin, Culver fit une nouvelle pause et protégea le briquet de sa main ; c’était la seule source de lumière qui leur restait.

Ellison heurta Dealey.

— Que diable faites-vous ?

— Taisez-vous, fit Culver, scrutant l’obscurité. Il me semble apercevoir une lueur.

Ils se groupèrent autour de lui.

— Vous avez raison, Steve, dit Kate. Moi aussi, je la vois.

— Merci mon Dieu, souffla Ellison.

Ils accélérèrent le pas. La lueur lointaine grandit très vite et devint un long ruban diaphane. Quand ils approchèrent, ils distinguèrent une porte. Elle était légèrement entrouverte. La lumière venait de l’intérieur. Le couloir s’arrêtait là.

La porte massive était faite d’un épais métal peint en vert. Il y avait un bourrelet tout autour du chambranle, comme sur celle du central de Kingsway, pour la maintenir hermétiquement fermée. Culver la poussa avec prudence. De l’autre côté, des murs gris, faiblement éclairés, apparurent, puis un autre couloir. La lourde porte résista. Elle était bloquée.

Il poussa un peu plus fort. Il perçut un mouvement de l’autre côté.

Culver se retourna vers les autres, puis éteignit son briquet. Il le remit dans sa poche. De ses deux mains à plat contre la surface lisse, il réussit à dégager la porte. La lumière illumina leur visage. Quand il y eut suffisamment de place, il se glissa à l’intérieur. Le corps, ou du moins ce qu’il en restait, était affalé contre la porte. Une main décharnée était encore agrippée à la barre d’une quinzaine de centimètres qui servait de poignée. Culver se sentit défaillir. Pourtant, depuis le temps, il aurait dû être habitué à de telles atrocités.

C’était sans doute le cadavre d’un homme, encore que ce fut difficile à dire. Le cadavre avait été dévoré. La tête manquait.

Tenant d’une main la porte ouverte, car le cadavre semblait décidé à la refermer, Culver fit signe aux autres de rentrer.

— Vous d’abord, Dealey. Ensuite, Kate. Et ne regardez pas. Gardez les yeux fixés devant vous.

Bien entendu, elle jeta un regard et recula aussitôt avec un haut-le-cœur.

— Oh, merde, s’exclama Fairbank lorsqu’il vit le corps sans tête.

Ellison défaillit ostensiblement, à tel point que Culver crut, un moment, que l’ingénieur allait s’effondrer. Ellison s’appuya faiblement contre le mur et dit :

— Ils sont là-dedans.

Personne ne le contredit.

Il recula en titubant vers la porte ouverte.

— Nous ferions mieux de sortir. Impossible de rester ici.

 

Culver le saisit par l’épaule et laissa la porte se refermer. Elle ne se ferma pas complètement, mais resta entrouverte, comme ils l’avaient trouvée. La main du cadavre lâcha prise et le bras s’affala au sol.

— Nous ne pouvons faire demi-tour, dit Culver avec calme, nous n’avons plus de lumière. Et, de surcroît, il se peut que les rats nous attendent.

— Vous croyez que cette... cette personne essayait de les empêcher d’entrer ? s’écria Dealey, évitant son regard.

— Je ne sais pas, avoua Culver. Ou peut-être tentait-il de fuir.

Il avait décidé qu’il s’agissait d’un homme, en raison des lambeaux de combinaison de travail, vert olive, qui recouvraient encore le cadavre.

Fairbank semblait fasciné par le spectacle.

— La tête, mais où est donc passée la tête ? dit-il.

Certes, une odeur putride régnait, mais elle n’était ni très forte ni écœurante. L’homme était mort depuis pas mal de temps, aussi la puanteur s’était-elle atténuée.

— C’est comme dans la station de métro. Vous vous souvenez des corps que nous avons trouvés ? A certains il manquait également la tête.

— Mais pourquoi ? s’exclama Dealey, je ne comprends pas.

— Les rats les ont peut-être rétrécis.

Cette fois, personne n’apprécia l’humour macabre de Fairbank.

— Ne pouvez-vous pas, vous, nous dire pourquoi ? fit Culver, les yeux fixés sur Dealey.

— Je ne sais rien de plus que ce que je vous ai dit, je le jure. Vous devez me croire.

— Vraiment ?

— Quelle raison aurais-je de mentir ? Qu’aurais-je à gagner ?

C’était vrai. Culver jeta un regard dans le couloir et remarqua, pour la première fois, les taches de sang sur toute la longueur.

— Je crois que nous avons la réponse à la première question, fit-il en désignant le couloir. Il essayait de fuir de l’intérieur. Ils l’ont rattrapé avant qu’il n’ait eu le temps d’atteindre la porte. Il a dû se traîner avant qu’ils ne le mettent en pièces.

Kate, la tête contre le mur, s’était couvert le visage.

— Ça ne finira donc jamais. Nous ne survivrons pas.

Culver s’avança vers elle.

— Nous ne sommes pas encore à l’intérieur. Il se peut que les rats soient passés à l’attaque et aient battu en retraite. Cet endroit peut contenir des centaines de personnes, Kate, plus qu’il n’en faut pour se défendre. Et ils ont les militaires pour les protéger.

— Alors pourquoi ? Pourquoi un seul corps ?

— Peut-être ignoraient-ils qu’il était sorti ? Ce n’est qu’un couloir, sans doute un parmi tant d’autres. Peut-être ne se sont-ils même pas aperçus qu’il était mort.

Un sentiment de peur montait en lui au fur et à mesure qu’il parlait. Il avait pris naissance dès l’instant où ils avaient réussi à ouvrir la porte et maintenant il s’infiltrait dans chaque fibre nerveuse, dans chaque organe de son corps, irrésistiblement, les transformant en plomb, lui remplissant l’estomac de sa lourdeur lancinante.

— Il y a une autre porte ici !

Fairbank, un peu plus loin dans le couloir, désignait un recoin sur sa droite.

Culver dégagea doucement Kate du mur et l’emmena avec lui tandis que les autres avançaient déjà en direction de Fairbank. La porte ressemblait à celle qu’ils venaient de quitter, simplement elle était plus grande et plus haute. Elle était ouverte.

En proie à une agitation grandissante, ils examinèrent l’intérieur de l’abri gouvernemental.

 

L'empire des rats
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